Dialogue artistique entre l’EESAB et la troupe Catalyse autour de la chanson d’amour
Deux sessions, une aventure artistique partagée entre les artistes de Catalyse et les étudiantes de l’EESAB !
Anne-James Chaton, auteur, artiste
Manuel Coursin, concepteur sonore
Un projet de création partagée entre voix, écriture et inclusion
Imaginée et dirigée par la metteuse en scène Françoise Lebeau, la Résidence Radio réunit cinq artistes de la troupe Catalyse, cinq étudiantes de l’École européenne supérieure d’art de Bretagne (EESAB) et plusieurs encadrants autour d’une exploration commune : faire de la voix et du son un espace de rencontre et de création partagée.
Née à la suite de La Grande Parade du CNCA et du concert de Rodolphe Burger & les Sonnenblume en juin 2024, la résidence s’inscrit dans la continuité d’un dialogue entre les pratiques professionnelles de la troupe Catalyse et les approches artistiques étudiantes.
« J’ai été frappée par l’énergie du concert, par la force de la troupe Catalyse. Ça m’a donné envie de travailler avec eux », confie Françoise Lebeau, qui avait déjà mené la résidence Far West autour du paysage sonore à Penmarc’h.
Cette fois, c’est la chanson d’amour qui sert de fil rouge : un thème universel, sensible et poétique, revisité à travers le mythe d’Orphée et Eurydice.
Première session : écrire, dire, écouter
Du 6 au 8 octobre 2025, la première session a posé les fondations du projet. Les artistes et étudiantes ont exploré la langue comme une matière vivante, un matériau à modeler, découper et faire résonner.
Les ateliers d’écriture, d’improvisation et d’écoute ont permis à chacun d’expérimenter un rapport inédit à la parole et au son.
- « J’ai beaucoup aimé jouer avec les mots, comme si c’était un puzzle. Décortiquer les lettres pour inventer d’autres mots, c’était très amusant. J’ai aimé que chacun propose un son, et que les autres ajoutent quelque chose en lien avec ce son. Ça créait une vraie unité, une belle écoute », raconte Manon, membre de Catalyse.
Pour Françoise Lebeau, cette première rencontre a surtout révélé la richesse de la dynamique collective :
« Les comédiens de Catalyse sont des professionnels aguerris, les étudiantes découvrent un autre mode de travail. Personne ne prend le dessus : c’est un vrai espace de partage. »
Deuxième session : le son comme matière vivante
La deuxième période, organisée du 13 au 15 octobre 2025, a ouvert de nouveaux champs d’expérimentation. Aux côtés de David Samson et Angèle Saton, la résidence a accueilli Manuel Coursin, artiste du son et spécialiste du bruitage en direct.
Sa présence a permis de plonger dans la fabrication concrète du son, entre paysages sonores, enregistrements et expérimentations radiophoniques.
Chaque membre de Catalyse a pu développer une création personnelle :
- Manon Carpentier a travaillé avec Manuel Coursin sur un paysage sonore accompagnant son texte, inspiré des techniques du cinéma.
- Guillaume Drouadaine a écrit une chanson originale, mise en musique par Emilio, avec la participation des étudiantes de l’EESAB aux chœurs.
- Tristan Cantin a conçu un texte poétique accompagné à la trompette.
- Emilio Le Tareau poursuit une pièce ambitieuse mêlant écriture et composition musicale.
- Sylvain Robic a proposé une réécriture libre du mythe d’Orphée et Eurydice, nourrie par sa fascination pour les cérémonies de mariage qu’il observe chaque semaine.
Un projet inclusif, poétique et exigeant
Pour les étudiantes, cette expérience a permis de découvrir une autre manière de travailler :
observer la rigueur, la culture et la sensibilité des comédiens de Catalyse, tout en expérimentant une approche de la création fondée sur l’écoute, la confiance et la liberté.
Pour les artistes de Catalyse, c’est aussi une première : produire eux-mêmes leur matière sonore et se confronter à la création radiophonique sans direction imposé