Nous quartier libre

Dans un contexte où le sens de la vie est très fortement réinterrogé et que, face à ces questions, ne semblent s’offrir que des inquiétudes, Virginie Marouzé a eu envie d’offrir ce questionnement au plateau et au spectateur. Goethe a réussi avec son Faust à transposer très justement dans son histoire cette question humaine existentielle. Le point de départ de «Nous, quartier libre» commence donc ainsi avec l’envie de confronter au plateau les interprètes de «la Mue du Lotus» à cette histoire de Faust pour voir ce qu’ils pouvaient eux en faire et ce qu’ils avaient à en dire. Jusqu’où est-on prêt à aller pour donner du sens et pourquoi avoir besoin de donner sens pour être heureux ? D’autres auteurs se sont invités à la suite : Anton Tchekhov, Kate Tempest, Ivan Illich. Pour arriver là où nous en sommes aujourd’hui de cette recherche.

Avec « Nous quartier libre », nous partons donc en enquête sur le sens de la vie et la capacité pour l’homme, interrogeant ce sens, d’être heureux ou malheureux. Ces questions existent dans les situations que nous mettons en jeu. Et si nous n’en apportons pas de réponse concrète ou raisonnable, c’est le fameux pouvoir cathartique du jeu qui vient nous aider à vivre et traverser cela. La folie du jeu nous emmenant dans son tourbillon incessant comme réponse finalement.

Six personnages qui viennent de faire carnaval. Ils viennent donc de tout lâcher, renverser, expulser, oser. Ils ont enlevé les masques et les costumes et sont là devant nous fatigués, vidés. Mais il va falloir retourner dans la vie quotidienne, normale et normée, codifiée, faite de ses obligations et de ses manques de possibles. C’est alors que va s’ouvrir un espoir, sans même sans rendre compte : remettre les masques et les costumes et recommencer le jeu…tout en s’interrogeant à ce que l’on fait ici, si on y est bien ou pas, se faire aspirer dans des histoires et personnages différents qui posent les mêmes questions. Passer d’une époque à l’autre, d’une histoire à l’autre, seul ou à plusieurs. Et en vivant ces questions par le jeu, se faisant aspirer dans cette folie sans fin apparente, se permettre d’imaginer, inventer, oser et finalement vivre.