Mise en scène
Olivier Martin-Salvan
Écriture (commande)
Valérian Guillaume
Conseil littéraire Mathias Sieffert
Assistanat à la mise en scène Lorraine Kerlo Aurégan
Scénographie et costumes Clédat & Petitpierre
Production / diffusion / administration
Colomba Ambroselli
assistée de Nicolas Beck
Depuis que j’ai commencé à m’intéresser au Moyen Âge, j’ai comme la sensation qu’on a occulté 1000 ans d’Histoire. Face aux périodes glorieuses de l’Antiquité et de la Renaissance on a pu avoir une image erronée du Moyen Âge. Que ce soit à travers le cinéma ou la télévision, on a souvent l’image d’un monde marronnasse, mal odorant et cruel où les hommes et les femmes ressemblent plus à des bêtes qu’à des êtres humains. Grâce à des médiévistes et historiens lus et rencontrés, je découvre au contraire un monde subtil, poétique, rempli d’humour et plein d’une puissance créatrice puisant sa source dans le Merveilleux. Les couleurs sont très présentes et très vives, ainsi que la nature, et ce qui m’intéresse le plus c’est l’absence de frontière entre le comique, le tragique et le spirituel. Rabelais est sans doute parmi les derniers grands auteurs à garder cette force de tresser ensemble ces trois entités. De grands textes antiques ont continué à être lus et commentés, intégrés dans la littérature avec toute l’originalité de cette longue et intense époque.
Je lis et entends qu’on appelait la fin du Moyen Âge : le siècle des excès ! Je m’intéresse davantage à la fin du Moyen Âge, une période dure, à cause notamment de la guerre de 100 ans, la grande peste et les famines mais dans cette époque tragique existe aussi un grand foisonnement artistique.
Me voilà donc en face de ce qui me bouleversait chez Molière, Tabarin et Rabelais : les farces et leur esprit drolatique et saisissant, l’élan des grands spectacles comme dans les mystères qui pouvaient durer plusieurs jours, le fantastique et le réalisme enchâssés dans les chansons de geste… Une liberté et un mélange de style qui m’inspirent profondément !
Je rêve donc d’une fresque qui s’inspire des XIVe et XVe siècles, « l’automne du Moyen Âge », comme le décrit l’historien hollandais Johan Huizinga. J’imagine les répétitions d’un mystère, le Fou à la cour qui humilie le roi dans une ambiance de plomb rompue par le rire de la souveraine, des tournois d’éloquences, une tentative de reconstitution d’une célèbre fresque vendéenne, des débats de spécialistes, la célèbre danse macabre du cimetière des Saints- Innocents ou encore la représentation d’allégories inspirées du Roman de la Rose de Guillaume de Lorris, chef d’œuvre de la littérature médiévale.
Olivier Martin-Salvan, metteur en scène