Daedalus, la vie de quelqu’un
Frédéric Vossier / Madeleine Louarn / Olivier Mellano
Sortie de résidence
Ven. 12 juillet 2024 — 18h30
Durée estimée 1h
Texte
FRÉDÉRIC VOSSIER
Mise en scène
MADELEINE LOUARN
Composition musicale et son
OLIVIER MELLANO
Lumières
SYLVAIN BROSSARD
Avec
TRISTAN CANTIN
MANON CARPENTIER
GUILLAUME DROUADAINE
HORTENSE GIRARD
TRISTAN GLASEL
RAMO JALILYAN
FANNY LABORIE
CHARLOTTE LEROY
EMILIO LE TAREAU
SYLVAIN ROBIC
ELI ROY
PIERRE THIONOIS
ZAÏNA YALIOUA
W00DINA LOUISA
Production : Théâtre National de Bretagne, Centre Dramatique National (Rennes).
Coproduction : École du TNB ; CNCA – Centre National pour la Création Adaptée, Morlaix.
Avec le soutien des Genêts d’or – ESAT/Foyers de Morlaix.
Le projet a été lauréat du programme « Inspiration, création et handicap » dans le cadre de l’Olympiade culturelle initié par le ministère de la Culture et le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024.
Fruit d’un long compagnonnage entre l’École du TNB et la troupe Catalyse, Daedalus, la vie de quelqu’un interroge la façon dont nous voyons, percevons et comprenons le handicap. Une ouverture de résidence inédite pour découvrir une étape de création de cette performance radiophonique.
Et si bousculer la perception du handicap passait aussi par le brouillage des sens ? C’est l’intuition qui porte cet ambitieux projet, mené avec 9 acteurs et actrices issus de l’École du TNB et les comédien·nes en situation de handicap de la compagnie Catalyse. Cela passe d’abord par une écriture sonore, qui met en éveil les yeux et les oreilles. Daedalus, la vie de quelqu’un écrite par Frédéric Vossier, propose une plongée au coeur de la mythologie grecque aux côtés de Dédale, l’inventeur du labyrinthe. Mise en son et en musique par Olivier Mellano, elle donne à entendre ce que l’image éloigne parfois.
Le projet a été lauréat du programme « Inspiration, création et handicap » dans le cadre de l’Olympiade culturelle initié par le ministère de la Culture et le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024.
Note d’intention – Madeleine Louarn
Une rencontre inédite
Au centre de ce spectacle, il y a la rencontre des élèves de la promotion XI de l’École du TNB avec les acteurs et actrices en situation de handicap de la troupe Catalyse. Depuis maintenant 5 années, la troupe Catalyse travaille régulièrement avec les élèves de l’école du TNB. Cette expérience unique, où on cherche ensemble ce que nos différences provoquent comme déplacements, s’inscrit dans le temps et engage un réel processus de transformation.
Comme ce labyrinthe inventé par Dédale, on se perd pour mieux se trouver. Les tours et les détours condensent les désarrois, les ressentis, les fulgurances et donnent lieu à de spectaculaires découvertes. Sous nos yeux s’opère la transformation des regards mutuels, l’apprivoisement de la confiance, la conscience interrogée, la réciprocité mise en œuvre.
Une question revient sans cesse : « Qu’y a t-il de particulier, dans la présence de comédiens en situation de handicap mental et psychique ? » Le trouble que provoquent les acteurs et actrices de la troupe Catalyse questionne l’idée que l’on se fait du handicap, rebat les cartes de notre façon de comprendre, et nous demande de laisser place à la surprise. Nous sommes loin de réellement saisir comment surgit l’infinie poétique qui émanent d’eux et d’elles lorsqu’ils sont pleinement en possession de leur art.
Nous voulons que cette création reflète les expérimentations traversées lors de cette rencontre entre de jeunes acteurs et actrices et les interprètes de la troupe Catalyse. La diversité des personnalités, leur imaginaire singulier est une source d’inspiration primordiale ; aussi comme dans les premières rencontres, nous allons privilégier les processus de travail afin d’être au plus près des qualités d’interprète de chacun.
A propos de Daedalus, la vie de quelqu’un :
Avec Daedalus, la vie de quelqu’un, nous explorerons deux formes différentes qui donneront lieu à deux créations distinctes ; une pièce sonore à l’instar des ateliers de création radiophonique et une performance scénique. Ces deux objets vont chacun développer leur vie propre, selon leur mode de diffusion : festivals de théâtre, festivals radiophoniques, podcasts, diffusion sur les ondes radio.
Fréderic Vossier, auteur et dramaturge, explore les figures mythologiques, anciennes et actuelles et nous propose de ressusciter, le mythe de Dédale, un homo faber, grand inventeur et artiste, sorte de Léonard de Vinci mythique. Véritable fresque autour du personnage légendaire de Dédale, on y croise Icare, son fils qui brula ses ailes pour être allé trop près du soleil, Ariane et Phèdre sa sœur, Thésée, l’homme qui revint des Enfers, Pasiphaé l’épouse de Minos et un cortège de dieux. Une épopée qui nous entraine dans le monde foisonnant, étrange, trouble, invraisemblable, souvent tragique et cruel, de la mythologie Grecque.
La mythologie est un réservoir inépuisable d’inspiration et sources de multiples images qui viendront nourrir notre machine à écouter. Ce retour à la Grèce fait aussi entendre la genèse de l’olympisme, comme une source de nos inspirations communes. Les inventions et les exploits sont ici engendrés, traversés par les désirs et les sentiments. En actualisant la mythologie à nos enjeux d’aujourd’hui, nous voulons rejouer l’humanité complexe dans ses aspirations profondes et dans son indéfectible vulnérabilité.
Un dispositif scénique qui trouble nos perceptions
Avec Daedalus, la vie de quelqu’un, nous souhaitons troubler les perceptions et les pensées et imaginer un dispositif pour faire frictionner nos oreilles et nos regards, mettre en éveil et en doute nos sens pour, in fine, nous surprendre.
En amont, nous enregistrerons la pièce sonore. De cette façon, nos oreilles seront les premières à produire nos images mentales. Cette première étape donnera lieu à un enregistrement public, à la mi-juillet, au CNCA, à Morlaix. Il s’agit ici de faire entendre la première partie de la pièce : l‘histoire de Daedalus avant le labyrinthe.
La deuxième étape aura lieu au TNB à Rennes, à la fin septembre 2024, toujours sur la première partie de la pièce. Là, nous chercherons comment le son et l’apparition des images se marient, se superposent, se décalent et se troublent.
Pour cette performance, nous proposerons un dispositif scénique épuré, une boîte noire de laquelle pourront s’échapper les voix enregistrées. Le public, dans un premier temps plongé dans le noir, écoutera ces voix permettant de laisser la place à l’imagination, puis les corps des acteurs, actrices apparaitront progressivement mettant en conflit, ou du moins en décalage, l’image mentale et celle de l’apparition.
Une troisième étape, en automne 2026, donnera lieu à la mise en scène de l’intégralité de la pièce, au TNB à Rennes, cette fois avec les élèves de promotion XII et la compagnie Catalyse.