Oracle Intérieur nous offre une surprenante plongée dans la tête d’un intermittent qui vient de perdre ses droits. Le narrateur, sorte de Monsieur Loyal, décrit le « cirque » intérieur qui se déroule dans la tête de cet homme quelque peu ébranlé par ce coup du sort.
De brillantes et cocasses controverses éclatent entre les occupants :
Le cerveau, président du collectif mental, rôle fédérateur. La folie, complice de l’imaginaire, avocate du rêve. L’esprit, poétique, à la fois complice et critique de la raison. La raison, dirige le contrat social de l’homme. La mémoire, garante de l’histoire des hommes. L’imaginaire, auteure de récits de vie, complice de la folie et du rêve.
La rencontre entre Pierre Meunier, Marguerite Bordat et Babouillec se fait en 2014 autour du texte Algorithme Éponyme pour aboutir au spectacle Forbidden si sporgersi, créé dans la 69ème édition du Festival d’Avignon en 2015.
À cette occasion, une lecture d’Oracle Intérieur avait vu le jour, suscitant un fort écho dans le public. Depuis lors, Pierre Meunier et Marguerite Bordat ont la volonté de faire entendre à nouveau ce texte déflagrant, qui sera à découvrir au Centre National le 22 février sous forme de lecture mise en espace avec sept interprètes et un musicien au plateau.
Perdre son idéal mental pour manger est le fruit d’une récupération. Quand l’économie devient le moteur que devient la culture ? J’ai écrit Oracle intérieur en pleine crise de l’intermittence où les croix blanches ont fait leur apparition par dépit de l’obscurantisme populiste, ce ratissage économique de la création contemporaine au profit de la culture dite populaire. A travers ce texte j’ai interrogé le circuit court du désordre. La scène des arts vivants doit garder les consciences en éveil. Nous avons tous des cerveaux et des ventres à défendre. L’écriture est ma contribution solidaire. Une écriture peut nourrir la réflexion en refusant de sacrifier la question du mystère du vivant au bénéfice du prix du vivant. »
Babouillec
